Le Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement Rural (MAER), en collaboration avec l’Agence Italienne de la Coopération au Développement (AICS) , travaille à développer la filière horticole dans les régions de Thiès Diourbel, Kaolack et Fatick, mais aussi la riziculture pluviale, le maraichage et l’arboriculture dans les régions de Sédhiou et Kolda à travers le Programme d’Appui au Programme National d’Investissement Agricole du Sénégal (PAPSEN), mis en place en 2014 et le Programme Agricole Italie-Sénégal (PAIS) signé en 2016. Ces deux programmes sont le fruit de la Coopération entre les Républiques d’Italie et du Sénégal.
Il s’agit de deux programmes de lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire dont les actions sont principalement orientées vers l’agriculture. Le PAPSEN et le PAIS n’ont pas fini de faire parler d’eux à travers le pays grâce aux actes notoires posés.
Le soutien remarquable au développement des cultures horticoles et rizicoles
Au centre du pays, plus exactement dans les régions de Thiès Diourbel et Fatick, le PAPSEN est parvenu à se faire un nom dans l’appui au développement des filières fruitière et horticole. Démarrant une phase pilote avec trois fermes horticoles irriguées ont été réhabilitées à Touba Toul (Thiès), Mbassis (Fatick) et Darou Fanaye Diop (Diourbel), le Programme a déployé les grands moyens avec la réalisation de soixante-dix autres fermes horticoles irriguées (cours d’aménagement) dans la zone centre, dont 39 dans la région de Thiès, 19 à Diourbel et 12 à Fatick.
Le programme a également réhabilité les bâtiments du CNRA et mis en place un Centre de Services et de Formation qui sert de laboratoire pour les producteurs.
Concernant l’intervention du PAIS à Kaolack, neuf fermes « NAATANGUE » ont été mises en place en partenariat avec l’ANIDA.
Figure 1 Parcelle d’oignon dans la ferme horticole irriguée de Totba-toul
Le lancement d’un nouvel élan agricole au Sud
Globalement, les deux tiers de l’enveloppe financière du PAPSEN sont destinés à la région de Sédhiou dans le but de soutenir le processus de développement économique local. Priorité a été accordée à la filière rizicole avec l’aménagement de 5800 ha et la réhabilitation de 22 vallées. Par ailleurs, les activités d’assistance technique aux rizicultrices la construction d’ouvrages hydroagricoles, la construction des banques céréalières sont à noter. La palme a été remportée par le renforcement de la mécanisation avec la mise à disposition aux producteurs et productrices du matériel agricole à titre gratuit composé de lots de 10 tracteurs, 100 motoculteurs, 50 batteuses et 30 décortiqueuses.
Figure 2 Deux des dix tracteurs acquis par le PAPSEN au profit des producteurs de riz (essaie dans la vallée de Bacoum, Sédhiou)
Dans la région de Kolda, le PAIS appuie les producteurs en intrants agricoles de qualité (semences, engrais) et en formation sur les bonnes pratiques agricoles. Il prévoit d’aménager et de réhabiliter six (6) grandes vallées : Soucou (1000 ha), Sarré Moussa (500 ha), Thiétty (400 ha), Boguel (600 ha) et la construction de dix (10) banques de céréale . Des parcelles miroirs sont également aménagées dans la région pour avoir un aperçu des rendements des différentes variétés du Nérica (Nérica 1 ; 2 ; 3 ; 5 ; 8) et du Sahel. Les chaines de valeur arboricole et maraichère sont aussi ciblées dans ces deux régions.
Figure 3 semences de riz octroyé aux producteurs de Kolda dans le cadre de la résilience face au COVID
La prise en compte du genre de façon transversale
Le PAPSEN/PAIS se veut une référence dans le domaine de la prise en compte du genre dans les projets et programme agricole. Il s’est de ce fait doté d’une stratégie genre qui s’inscrit dans une logique d’institutionnalisation. D’importants progrès ont été notés au niveau stratégique comme opérationnel. A ce niveau, une expérience très innovante est en train d’être menée avec la mise en place de Comités Locaux de Genre (CLG) à Sédhiou et Kolda.
La facilitation de l’accès au financement.
Le PAIS dispose d’un important programme de financement avec des Fonds Agricoles de Développement (FAD) mis en place pour faciliter l’accès des producteurs (surtout les jeunes et les femmes) au financement à des conditions adaptées. Ce volet est mis en œuvre par le billet de conventions de financement signées avec des Institutions Financières (LBA ex : CNCAS, UIMCEC) pour la gestion des fonds.
A ce jour, 37 microprojets pour un montant global de 21 millions FCFA, 85 méso projets pour un montant d’environ 200 millions FCFA ont été financés.
Un appui considérable au développement des collectivités territoriales
Eu égard aux objectifs du Plan Sénégal Émergent (PSE) et à l’avènement de l’Acte III de la décentralisation qui consacre une communalisation intégrale et la territorialisation des politiques publiques, le PAPSEN a dans le cadre de sa mission d’appui au « développement local économique » dans la zone Sud, appuyé 21 communes de la région de Sédhiou dans leur processus d’élaboration de leur Plans de Développement Communaux (PDC). En outre le Programme a dégagé une grosse enveloppe pour participer à la réalisation d’infrastructures socio-économiques inscrites dans ces plans. Il s’agit notamment de la construction de souques, de débarcadères, de foyers socio-culturelles, de périmètres maraichers, entre autre. Outre cela, le Programme va financer la réalisation de cent micro-projets au profit des communes de la région.